Page:Maynial - La Vie et l’Œuvre de Maupassant, 1907.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reconquise, reprendre ses courses, ses rêveries et ses jeux ; mais, à la rentrée suivante, elle l’envoya comme pensionnaire au lycée de Rouen.

IV

Au lycée comme au séminaire, Guy aligna des rimes, mais cette fois avec plus de méthode et, semble-t-il aussi, avec plus de succès. Il eut du moins la bonne fortune d’être dirigé et conseillé dans ses essais poétiques par un vrai poète à qui sa mère l’avait recommandé, Louis Bouilhet. Le poète de Melœnis et des Fossiles avait été, en effet, avec Flaubert, un ami d’enfance d’Alfred et de Laure Le Poittevin. Il suffit de parcourir la correspondance de Flaubert et de lire la belle préface qu’il mit en tête des Dernières Chansons de son ami, pour voir quelle place Louis Bouilhet occupait dans ces souvenirs d’enfance, dans ces jeux et ces conversations littéraires qui établirent entre les trois jeunes gens une intimité inoubliable. Louis Bouilhet resta jusqu’à sa mort le confident le plus cher de Flaubert : évoquerons-nous ces nuits de dimanche, passées dans le cabinet de Croisset, ces gueulades, comme les appelait pittoresquement Flaubert, ces « chères et communes inquiétu-