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m’attendrit, je vins vers elle tout déconcerté ; elle me demanda la cause de ma tristesse : je ne sus que lui répondre ; elle m’interrogea et me pressa si vivement, que je fus forcé de lui avouer que c’était elle seule qui la causait.

» Serait-il possible, s’écria-t-elle, que Zeni pût causer quelque chagrin à Zulphicara, à l’homme qu’elle estime le plus au monde. C’est pourtant vrai, continuai-je, en me jetant à ses genoux ; les rayons éclatans de tes yeux ont porté le feu brûlant sur l’horison de mon ame ; le malheureux Zulphicara, ton indigne esclave, l’opprobre de la nature même, eh bien ! ce Zulphicara, il t’aime, que dis-je, il t’adore ! Je n’ignore point que l’aveu de ma passion est l’arrêt de ma mort, mais par-