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MOMENT DE VERTIGE

— Il ne faut pas avoir peur, chère, et il faut m’écouter, pas comme une enfant, mais comme la femme exquise qui se développe en vous et que j’apprends chaque jour à adorer davantage ! Marthe, vous le savez peut-être, je suis à la tête d’une agence mondiale de cinéma et j’ai des intérêts considérables dans les théâtres importants de Chicago. Mes affaires ont prospéré et je possède une belle fortune. Ceci n’est qu’un préambule, chère amie, pas une vantardise ! Lorsque je vous ai vue à Bellerive, l’été dernier, je fus très impressionné par votre jeune et vive personnalité et la lumière de vos yeux gris comme la mer et changeants comme elle, m’a longtemps hanté… mais en arrivant à Montréal, je reçus des dépêches pressantes me réclamant immédiatement à Chicago pour prendre la direction d’un certain théâtre dont le gérant venait de mourir, et je suis parti presqu’aussitôt.

Mes affaires me mettent en rapport avec des gens de théâtre et je fis la connaissance d’une jeune actrice très belle et très… entreprenante, avec qui je passais souvent mes moments de loisir. Non, Marthe, ne retirez pas votre main… tout-à-l’heure je vais réclamer votre sympathie… Cette femme, inutile de la nommer, au lieu d’être seulement légère et insouciante, comme je le croyais, se révéla une intrigante et une malhonnête ! Un soir que nous avions soupé avec des amis après