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MOMENT DE VERTIGE

te… mais je ne savais pas que vous étiez sotte ! Vos paroles viennent de me le prouver !

Et sans un adieu, elle la quitta et continua son chemin… En esprit, elle se revoyait recevant les billets de voyage… quittant la pension… prenant le train… Oh Noël, Noël ! Si vous ne m’aviez pas sauvée ! se dit-elle… répétant pour la centième fois cette phrase…

Le lendemain, un téléphone du couvent où demeurait mademoiselle Beauvais lui apprit que sa grande tante venait de mourir subitement, à sa sortie de la messe matinale à laquelle la vieille dame assistait tous les jours.

Jacques et Marthe furent vraiment chagrins de voir disparaître cette parente âgée, qui leur témoignait tant de bonté et d’affection.

Par son testament, elle laissait à Marthe la modeste aisance qui lui avait permis de vivre indépendante, un petit mot à l’adresse de Jacques disait : « À mon petit-neveu, Jacques Beauvais de Choiseul, je lègue tous mes papiers de famille, avec le regret de ne pouvoir y joindre une somme d’argent. »

Jacques ému, pressa la main de sa sœur.

— Pauvre tante ! Elle me disait à l’hôpital de me hâter d’avoir de l’avancement pour t’empêcher de travailler !

— Chère bonne grande tante ! Elle n’a eu pour moi que des paroles de bonté… de tendresse…