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MOMENT DE VERTIGE

Lafleur lui a envoyé ce qui lui était dû, avec une semaine en plus pour « départ inattendu ».

— C’est pourtant elle-même qui a décidé ce départ !

— Oui, mais on n’a évidemment pas dit ça au bureau. Le gérant lui a écrit lui-même, offrant de la reprendre et admettant qu’il avait été « inconsidéré » dans ses paroles.

— Alors, Marthe retourne ?

— Non ! Non ! Par tous les diables non ! s’écria Noël, avec une violence qui fit sourire le bon curé. Pensez-vous qu’elle pourrait retourner là ? Dieu merci, ce grossier personnage ne la reverra plus ! Elle a envoyé un reçu pour ce qu’on lui devait et n’a pas même répondu à Lafleur !

— Je ne puis pas l’en blâmer, dit le curé… et ses autres affaires ?

— Ses autres affaires ? Il est question pour elle d’une place au bureau de poste et elle songe à préparer ses examens.

— Pauvre enfant ! fit le vieux prêtre, j’ai promis à son père de veiller sur elle, mais elle est si loin de moi… Et son ami André Laurent… en parle-t-elle ?

— Non, mais elle vous en parle peut-être à vous, dit le jeune homme en donnant une lettre au curé. Elle m’a demandé de vous remettre ceci.

L’enveloppe contenait un chèque de soixante dollars et quelques lignes :