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MOMENT DE VERTIGE

Madame Aumont jeta un cri : — Geneviève !

Celle-ci accourut et sa mère lui tendit le journal, où elle lut avec bonheur la merveilleuse nouvelle !

— Maman, s’écria-t-elle, les larmes aux yeux, qui sait si Pierre verra ceci ? Personne ne semble savoir ce qu’il est devenu… il est peut-être mort !…

— Ne te fais pas des idées sombres comme ça ! Au contraire, réjouis-toi ! Je ne reconnais plus ma Geneviève si optimiste, si pleine de projets et de rêves…

— Des rêves ! Oui, maman, j’en faisais des rêves ! Rêves de jours plus fortunés… rêves de bonheur… pauvres rêves ! Ils se sont envolés, peu à peu, à mesure que s’est prolongée l’absence de Pierre !… finit la jeune fille, avec un sanglot dans la voix.

Sa mère la prit dans ses bras :

— Courage, chérie ! dit-elle en l’embrassant, quelque chose me dit que cette bonne nouvelle va te le rendre ton Pierre !

Les paroles de la mère exprimaient plus d’espoir qu’elle n’en ressentait réellement… Après un silence de cinq ans, s’il vivait, pensait-il encore à Geneviève ?…

L’abbé Sylvestre, dans son presbytère de Bellerive, reçut, par le même courrier une lettre de Jacques et les journaux de Montréal. En apprenant la grande nouvelle, le bon prêtre eut un élan