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MOMENT DE VERTIGE

dessus le contenu d’une bouteille qu’il sort de sa poche… vivement il le plaque sur la figure du gardien en-dessous de l’autre linge… dans peu de temps… peut-être des minutes… des secondes… j’ne peux pas dire… il restait tranquille comme un mort… Pietro avait fini… il ferma la lumière (la banque était éclairée jusqu’à ce moment)… À tâtons, je le suivis, sortant derrière lui par le soupirail… il marchait vite, fuyant vers l’auto resté au bord du petit bois… j’arrive en même temps et m’installe vivement près de lui… mais soudain je me sens pris à la gorge, et malgré la noirceur, je distingue la lame d’un couteau ! Tout de suite je compris… — Tu veux te débarrasser de moi, traître ! Voleur ! que j’lui siffle entre les dents, me défendant avec rage… Pas de réponse, mais la lutte devient terrible… Je réussis enfin à lui arracher son couteau et je lui en fiche sur la main un coup formidable… Prends ça, sale italien, que j’dis… Dans sa fureur, il me jeta hors de l’auto et saisit le volant sans doute, car le char partit subitement et disparut dans la nuit…

Complètement dégrisé, je me rendis compte du gros vol… je compris… et je fus pris de peur ! J’vous dis, m’sieur Jack, je maudissais le whiskey et Pietro ! Je m’en revins à l’hôtel… j’attendrai, que j’me dis, pour voir ce qui va arriver… il devait passer minuit quand j’ouvris avec ma