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MOMENT DE VERTIGE

— J’ai reçu votre dépêche à sept heures. Je suis venu avertir Marcelline que j’allais vous chercher, j’ai pris l’auto et je suis parti pour la jonction. À l’arrivée du train, je suis monté dans le dernier char, bien décidé à vous retrouver. Le sort ou plutôt la Providence a permis que je me dirige tout de suite vers vous…

— André vous a-t-il vu ?

— Je ne l’ai pas vu ! J’ignorais qu’il fût dans ce wagon !

— C’est providentiel ! Il aurait fait un éclat ! Mais que doit-il penser ? Il a dû s’informer à tous et à chacun !

— À tout hasard, dit Noël, ne sachant pas s’il se trouvait sur ce train ou s’il vous attendait à New York, je lui ai envoyé une dépêche en votre nom.

— En mon nom ? fit Marthe, surprise.

— Oui. J’ai pris la liberté de lui télégraphier ceci : Suis descendue à Bellerive, ne continuerai pas mon voyage. Adieu, et j’ai signé : M. Cette dépêche a été adressée : « André Laurent, à bord C.P.R. No. 518 destination New York. » Pendant que j’attendais à la jonction j’ai pu savoir le numéro du train et la dépêche n’a été transmise qu’après notre départ en auto. Il a dû la recevoir vers minuit !

Marthe ne répondit pas, elle pleurait, mais elle prit la main de Noël et la pressa sur sa joue mouillée de larmes…