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MOMENT DE VERTIGE

sa chambre de pension et appelant André au téléphone, elle lui dit qu’elle l’attendrait à deux heures.

Elle ne cessait de penser aux paroles insultantes de monsieur Lafleur et des larmes de colère et d’humiliation lui venaient aux yeux.

Lorsqu’André entra dans le petit salon de la pension, il trouva la jeune fille dans un état d’énervement presque fébrile.

— Qu’avez-vous donc, chère amie ? dit-il en lui prenant la main.

— Oh André ! Je n’ai jamais été aussi mortifiée, aussi humiliée de ma vie ! Ce matin, j’ai voulu… elle éclata en sanglots.

— Allons, allons, pauvre petite, dit André en l’entourant de son bras, venez vous asseoir près de moi et dites-moi ce qu’il y a !

D’une voix tremblante, en phrases saccadées, Marthe raconta les sottises débitées par les jeunes filles du Laboratoire et la scène du midi chez le gérant.

— Ah le lâche ! Le misérable ! dit André avec colère. Je vais aller lui faire payer cher ses paroles ! Est-il à son bureau dans le moment, pensez-vous ?

— Oui, mais il ne faut rien faire ! Pensez donc à ce que l’on dirait ! D’ailleurs, je ne suis plus à son emploi maintenant.

— À cause de vous, je n’irai pas… mais si ja-