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MOMENT DE VERTIGE
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docteur ! Moé, j’l’ai vu, pas plus haut qu’un’ talle de rhubarbe, y a toujou’s été smatte à plein !

— Vous, Marcelline, dit Noël, vous m’avez toujours gâté !

— Quiens ! J’m doutais q’vous seriez un grand docteur, pi q’j’s’rais malade, pi q’vous m’soigneriez !

— Et que je vous dirais de vous coucher de bonne heure et de ne pas rester à veiller avec les jeunes filles de la ville, hein ? dit Noël.

— Bon, bon, j’vas m’coucher ! Mais j’peux toujou’s pas laisser des jeunesses comme vous aut’ tous seux !

— Tu sais, Nini, dit Marthe, il fait bien beau et je veux aller faire un petit tour dans le village. Tu sais aussi que je pars demain à cinq heures ; le midi je dîne au presbytère et si je veux, à mon retour de là, rester un peu avec toi, il faut que je fasse ma promenade ce soir ! Noël va m’accompagner. Couche-toi sans crainte ; au retour je laisserai « c’te jeunesse » à la porte !

— Comme ça, ça peut faire, dit Marcelline.

Marthe alla chercher son chapeau et prit un léger manteau sur son bras.

— À tantôt, Nini, dit-elle. J’irai te dire bonsoir et je ne serai pas tard !

— C’est bon, chère, dit celle-ci. Bonsoir m’sieur Noël.