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MOMENT DE VERTIGE

mais je ne le suis pas ! Il pourrait, lui, vous donner tout ce que vous rêvez, la fortune, les plaisirs, le luxe, les voyages… enfin une vie riche et mondaine… et il est libre !

Comme il ne se doute de rien ! se dit Marthe… s’il savait !…

— Ne parlons pas d’André, dit-elle, parlons de vous !

— Je n’aime guère à parler de moi-même !

— Mais avec moi… ce n’est pas la même chose !

— C’est vrai !

— Est-ce que vos idées et vos ambitions n’ont pas changé ?

— Vous croyez peut-être que je ne connaissais pas assez la vie lorsque je vous ai dit mes espérances d’avenir ?

— Est-ce que de voyager, de vivre autrement, de coudoyer des gens à mentalité différente, est-ce que toutes ces choses ne changent pas nos idées ?

— Elles les élargissent, plutôt, répondit Noël. Je sens bien que certaines de mes notions étaient un peu étroites ; je suis heureux d’agrandir ma conception de la vie en général et je cherche à m’améliorer par tous les moyens possibles… mais mes goûts et mes ambitions, pour s’être élargies, n’ont pas changé !

— Vous n’ambitionnez pas plus qu’avant, le tumulte des villes ?

— Non, je ne désire pas, pour y vivre toujours,