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près de six mille hommes, dont seize cents sauvages ; mais le chevalier de Levis, et quatre guides Indiens, avec deux mille soldats, étaient partis à l’avance, par terre, résolus de se frayer un chemin à travers les forêts denses et inexplorées de la région.

Un grand nombre de sauvages alliés, horriblement badigeonnés de rouge, de noir et de jaune, suivant leur coutume en temps de guerre, vinrent se joindre aux bateaux de l’armée.

On s’embarqua près du fort Carillon, on remonta jusqu’aux Étroits où il fallut faire un portage ; puis, l’on s’engagea sur les eaux limpides du Lac Saint-Sacrement.

Daniel devait garder toute sa vie le souvenir de l’étrange et merveilleux spectacle qui se déployait sur ces eaux cristallines : deux cent-cinquante bateaux, les uns à voiles, les autres à rames, s’avançaient en file gracieuse ; ils étaient montés par les militaires dans leurs uniformes blancs lisérés de bleu, de rouge ou violet, suivant les différents régiments ; puis venait la brigade canadienne, ensuite les miliciens commandés par Courtemanche ; puis, sur une plateforme, soutenue par deux barques