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LE TAMBOUR DU RÉGIMENT

— Oh, j’espère ne jamais avoir cette tâche ! interrompit le jeune soldat.

— Je l’espère comme toi, mon ami, mais on ne sait jamais… Ton tambour annoncera aussi la victoire et tu le battras alors avec une vigueur sans pareille…

— Oui, oui, certes !

— Mais si cette victoire a fait tomber des camarades, ton tambour voilé rendra ensuite des sons plus graves et les accompagnera jusqu’à leur lieu de repos !

— Je n’avais jamais songé à tout ça ! dit Daniel impressionné.

— C’est ton père, m’as-tu dit, qui t’a donné le goût du tambour ?

— Oui ; avant de devenir capitaine, il avait été tambour à l’armée ; lorsqu’il vint en Amérique, il avait apporté un joli tambour militaire, et il m’apprit à me servir des baguettes quand j’étais petit. Puis, après le feu, quand il se mit à courir les bois, il tambourinait souvent, sur une table, un arbre, une terrine, n’importe où… il disait : « Hein !, fiston, si nous avions encore notre petit tambour !

— Pauvre gosse, dit le sergent affectueuse-