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LA HURONNE

C’était le commencement de mars ; le temps était encore froid et sec, mais le soleil prenait de la force et faisait présager un dégel prochain.

Marc était bien anxieux de voir la hutte indienne où il aurait l’hospitalité. Il avait vu beaucoup de wigwams, mais de loin seulement. Depuis la mort de Martin il n’avait plus parlé français, et la perspective de converser dans sa langue le rendait bien joyeux.

Tout à coup, il dit :

— Mais sergent, qui donc paiera ces gens pour ma nourriture ? Je n’ai pas d’argent !

— Je leur donnerai quelque chose pour les récompenser, ne te tracasse pas pour ça ! dit le bon Jim.

— Quand je serai un homme sergent, je saurai me rappeler ce que vous et Mistress Gray avez fait pour moi !

— C’est ça !… Tu reviendras nous voir alors, et tu nous conteras tes aventures !

— Oui ! Et je ferai rire Rosie avec les histoires que je lui contais lorsque j’étais à la ferme ! Vous lui parlerez de moi, n’est-ce pas ?… mais elle est trop petite, elle m’oubliera !

Après deux jours de voyage, ils aperçurent un grand wigwam et, au loin, mais bien en vue, une bâtisse peu élevée que le sergent désigna à Marc.

— Voilà le Fort Bull

— C’est ça, le Fort Bull ? s’exclama Marc.

— Oui…