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AU WIGWAM

— Vous avez bien pensé, sergent… mais, pourront-ils me comprendre chez Le Chamois ?

— Parfaitement. Le Chamois comprend bien l’anglais et Ginofenn, sa petite-fille, élevée dans le voisinage d’un établissement français, comprend et parle cette langue.

— Oh ! que je suis content, sergent ! Ça ne vous fait rien, dites, que je sois un Français ? Vous êtes Anglais, et cependant je vous aime bien !

— Moi aussi, mon gars ! Ce n’est pas ta faute ni la mienne si nos deux patries sont en guerre !

— Non, dit Marc, et je voudrais bien que ce soit fini ! Pensez-vous que ça va durer encore longtemps ?

— Je ne l’ai pas dit à ma femme, mais j’en ai bien peur !

— Sergent, est-ce que je devrais remettre le médaillon avec sa chaînette autour de mon cou ou dois-je le laisser dans le coffret ?

— Je crois que tu feras mieux de le laisser dans le coffret. En arrivant, nous le confierons à Ginofenn qui le mettra en lieu sûr jusqu’à l’arrivée du missionnaire.

— À Ginofenn ? Je puis donc m’y fier tout à fait ?

— Sans aucun doute ! Je te dis que c’est une petite sainte.

— Puisque je serai près du Fort Bull, je pourrai vous voir, sergent ?

— Peut-être, mon boy, mais, tu sais, personne ne doit approcher du fort ! Cependant j’irai te retrouver chez le Chamois.