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LE SECRET DE MARTIN

— Je sais que c’était le plus brave des braves et un loyal officier de la marine française !

— Oh ! pour ça, oui ! Mais…

— Mais il a été joué, le pauvre ! Il a payé pour d’autres… et j’en ai la preuve ! s’écria Martin.

— Tu en as la preuve, dis-tu ? Ah ! si j’avais su !

— Mais je ne savais pas, fiston, que ton nom était Granville !

— Non, c’est vrai ! C’est le Commandant qui m’a dit qu’il valait mieux ne pas dire mon nom complet pour ne pas avoir d’ennuis !

— C’est égal, si j’avais su… Mais, voici ce que j’ai à te dire… Je faisais partie de l’expédition, de la mission spéciale dont ton père avait été chargé… Il y avait en outre deux sous-officiers, Pontet et Lebrun. Le trajet dura vingt-quatre heures, il fallut coucher sous la tente. Dans la nuit, je crus entendre marcher… j’ouvris les yeux, c’était Lebrun qui rôdait… « Qu’est-ce qu’il y a ? » que je dis.

— Rien ! qu’il me répond, je cherchais une couverture, la nuit est fraîche !

— Pas si fort ! que je dis, le lieutenant va s’éveiller !

— Il dort bien dur, que dit l’autre, et Pontet ronfle sans arrêter depuis longtemps !