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XIX

« Brune et gentille, la Huronne,
« Quand, au village, on peut la voir… »


MARC Granville renonça à la carrière militaire. Il retourna en France, fit réhabiliter le nom de son père et retrouva quelques parents qui lui témoignèrent beaucoup d’amitié et auraient désiré le garder au milieu d’eux, mais le jeune homme ne pouvait oublier l’abandon d’autrefois… Sa mission remplie, il revint dans son pays d’adoption pour s’y fixer définitivement.

Un petit héritage l’ayant rendu indépendant de fortune, il acheta une propriété à la campagne et, en amateur, il se livra à la culture.

Il épousa la fille d’un officier de marine et eut un fils qui porta le nom de Marc, comme son père et son grand-père.

Dans ses loisirs, il s’occupait un peu de dessin, faisait des croquis et des aquarelles, et de mémoire, il fit le portrait de Ginofenn.

La pauvre aveugle n’avait vécu que quelques semaines après avoir retrouvé son « petit Français ». Marc lui avait raconté en détail toutes ses aventures, et la loyale jeune fille ne lui permit jamais de la plaindre pour la perte de ses yeux. Je ne suis pas malheureuse, lui disait-elle un jour ; Dieu a mis bien du bonheur dans la vie de Ginofenn !… Il lui a fait donner