de la nuit et on se glisserait vers les habitations ; à un signal donné, on foncerait, tous à la fois, sur la population endormie.
L’Aiglon, à cause de la rapidité de ses mouvements, fut assigné à la maison la plus éloignée.
« Tu cours si vite, dit le chef iroquois, et tu es si agile ; tu vas pouvoir bien nous aider ! C’est pourquoi je t’envoie au plus loin !
— Si tu veux, dit l’Aiglon, je puis partir un peu d’avance et voir où il faut commencer…
— Attends la nuit noire, il ne faut pas que tu sois vu !
— Hé, j’attendrai ; vous me suivrez de près, je suppose ?
— Tu peux être sûr de cela ! »
La chaleur était suffocante ; les nuages s’amoncelaient, l’orage éclata avec violence… les éclairs, le tonnerre, la grêle, la pluie torrentielle…
« Ce sera bientôt l’heure, Aiglon Blanc », murmura le chef du groupe, croyant le jeune homme près de lui… Mais celui-ci était déjà parti ; ses yeux perçants lui avaient fait trouver un sentier conduisant au grand chemin ; il marchait à pas rapides, puis se mit à courir, pour arriver à temps et avertir les Blancs du danger… Par cette nuit d’orage, le chemin était désert… Voici que les maisons commençaient à être plus rapprochées ; finalement, il en vit une qui semblait être la première du bourg ; il courut vers elle, traversant un bocage… il essaya une fenêtre qui ne s’ouvrit pas, puis la porte… fermée au verrou… Mais un guichet s’ouvrit doucement…
« Cache-toi, cache ta famille, dit l’Aiglon en français, voici les Iroquois !
— Qui es-tu ? demanda une voix d’homme.
— Un ami des Visages-Pâles… Vite, vite, les voici ! »
Une bande d’Iroquois, venus par un raccourci, avaient envahi le bocage ; ils ne virent pas d’abord l’Aiglon, mais se précipitant vers le logis, ils défoncèrent la porte, les fenêtres, cherchant les premières victimes… Une clameur