Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/199

Cette page n’a pas encore été corrigée
193
la maison dans la dune

L’air singulier de Germaine alarma Sylvain.

— Où que t’es allé, hier ? continua Germaine.

— Me promener.

— Par où ?

— Par où ça me plaisait.

— Ça t’embêterait bien, de devoir me répondre, hein ?

— Moi ?

— Oui. Mais c’est pas la peine, va ! Je peux te le dire, moi, où t’es allé. T’es allé voir ta belle, à Furnes.

Sylvain pâlit horriblement. Il lui sembla que son cœur se glaçait dans sa poitrine. Il voulut parler. Il ne trouva pas un mot. Rien en lui n’obéissait plus à son cerveau désemparé.

— Ah, ah ! ça t’en bouche une surface, hein ? ricana Germaine. Je sais ton petit compte, garçon. J’ai été voir là-bas, hier.

Sylvain tressaillit, mais resta silencieux.

— T’as bon goût, continuait Germaine, savourant sa vengeance. Une belle petite même ! Elle était tout épatée, quand je lui ai dit que j’étais ta femme.

Sylvain releva la tête :

— Tu as fait ça, murmura-t-il. Tu as osé lui parler…