Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/167

Cette page n’a pas encore été corrigée
161
la maison dans la dune

il s’était fait prendre, ce qui amusa beaucoup les gendarmes. Comme on ne l’avait pas fouillé, il avait encore sur lui, entre sa chemise et son gilet, une trentaine de paquets de cigarettes. Il en donna deux paquets à chacun de ses gardiens. Et il leur demanda si on ne pourrait pas faire un petit détour par le poste de police auquel était attaché son camarade Jules.

Là, on enira dans un petit café, on fit appeler Jules. Il vint.

— Tu vois, fit-il sans surprise, je te l’avais dit, que tu serais encore pris.

— Dis, je ne t’appelle pas pour me faire de la morale, répliqua César. Tu veux faire une commission à ma femme ?

— Oui.

— Dis-lui que je suis pincé, qu’elle doit lâcher le métier. Elle n’a qu’à retourner à la chicorée. Ça vaudra mieux que de venir me rejoindre à la cellulaire.

— T’es marié ? demanda un gendarme.

— Oui.

— Fais-lui porter le reste de tes « sèches », à ta femme. Ça lui fera toujours des sous en attendant.

— Merci, dit César.

Et il confia ses paquets de cigarettes à Jules.