— Salut, eh, dit César.
Le grand Fernand se retourna.
— Tiens, v’là César. Et quelle nouvelle ?
— Les nouvelles sont bonnes. T’as mon tabac ?
— Quel tabac ?
— Le tabac de Sylvain.
— Il ne vient pas lui-même ?
— Non. Il s’est amoché, hier, avec sa bécane.
— Ah, fit Fernand. C’est embêtant.
— Oui. Mais on s’est arrangé. C’est moi que je vas porter pour lui.
Le grand Fernand paraissait contrarié. Il se grattait le nez, semblait réfléchir à quelque chose.
— On dirait que ça te tracasse ? dit César.
— Moi ? non. C’est pas ça. Je pensais à quelque chose.
— À quoi ? demanda César, qui ignorait la discrétion.
— À rien. Alors, tu veux son tabac ?
— Et alors, si je le veux. Je suis venu exprès pour ça.
— Entre.
Le grand Fernand précéda César dans la cuisine, alla chercher dans son grenier quarante paquets d’une demi-livre de tabac, et les mit