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la maison dans la dune

— Ah oui, dit Pascaline, sans la moindre gêne. Vous êtes drôle, quand vous le voulez. Et puis il y a Jim à qui ça ferait du bien de travailler un tout petit peu.

Elle avait dit cela avec une telle simplicité qu’on sentait en elle encore toute la spontanéité de l’enfance. La femme sommeillait, il n’y avait nulle coquetterie, nul désir de plaire, nulle arrière-pensée trouble dans ce désir de revoir Sylvain, ingénument exprimé. Sylvain le comprenait. Il n’en tira aucune fatuité. Peut-être eût-il espéré davantage. Mais peut-être aussi eût-il été déçu, si les choses ne s’étaient pas passées ainsi.

Telle qu’elle était, Pascaline répondait de façon absolue à quelque chose qu’il portait en lui, un désir, une aspiration de sa prime jeunesse, un idéal à la fois compliqué et précis que la vie avait refoulé, comprimé, sans arriver à l’étouffer et le détruire. Et de le rencontrer ainsi, brusquement, Sylvain se sentait à la fois heureux et inquiet. Il craignait de le voir s’évanouir. Il avait peur que tout cela ne fût qu’une rouerie plus adroite que les autres, une ruse de coquette adroitement menée. Ce qu’un autre eût souhaité, lui craignait de le voir arriver.

Mais la jeune fille était loin de ces pensées.