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la maison dans la dune

— Qui est-ce qui s’est encore perdu ? demanda Sylvain, surpris.

— Mon oncle. Il est très vieux, vous savez. De temps en temps, il ne s’y retrouve plus. Ses yeux sont usés, et il n’entend plus clair.

Sylvain caressait Jim, qui se pelotonnait sur ses genoux. Il le prit doucement par le milieu du corps, l’assit sur la chaise en face de lui, lui releva les pattes de devant. Jim se laissa crouler. Sylvain recommença avec patience, faisant alterner équitablement les morceaux de sucre et les petites tapes. Au bout de cinq minutes, Jim paraissait avoir compris vaguement ce qu’on avait voulu lui inculquer, et, avec une indiscutable bonne volonté, s’efforçait de se tenir tant bien que mal sur le derrière.

— Assez pour aujourd’hui, dit alors Sylvain. Il ne faut pas le dégoûter du travail.

— Moi, je n’aurais jamais la patience, s’exclama Pascaline.

— Il en apprendra bien d’autres, si vous le voulez.

La tante revenait. À son bras s’appuyait un grand vieillard, près de qui elle paraissait toute petite. Cela n’empêchait pas la tante de le semoncer avec vigueur, agitant la main