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quelquefois églandés ; et s’ils ne jettent que d’un côté, comme c’est l’ordinaire de cette maladie, ils introduisent dit-on, dans le naseau une éponge pour masquer l’écoulement. Il nous semble cependant qu’un corps étranger introduit dans les naseaux devrait être rejeté instantanément par un ébrouement et faire plutôt découvrir la fraude que la cacher.

Mais si toutefois on a recours à cette fraude, il ne doit pas être bien difficile de s’en apercevoir, car non seulement l’animal doit chercher à s’ébrouer, mais encore il doit être facile de constater l’inégalité de deux colonnes d’air s’échappant des naseaux.

Il est plus probable de croire que quelques instants avant de conduire l’animal en vente, on le fait ébrouer, tousser fortement ; — on lui nettoie les cavités nasales au moyen d’injections d’eau pure ou de substances médicamenteuses.

Si l’acheteur s’aperçoit du jetage, on tache de le rassurer en accusant un rhume de cerveau et prescrivant un traitement des plus bénins pour éloigner tout soupçon de maladie contagieuse.

Devant ces témoignages d’intérêt l’acheteur patiente quelques jours, et lorsqu’il voit le rhume se prolonger, il se décide à voir un vétérinaire, qui lui conseille l’abattage et l’abandon de ses droits devant l’astuce d’un insolvable.

Des expériences récentes semblent prouver que les ulcères du nez peuvent disparaître sans laisser des cicatrices, au moyen de l’alcool à haute dose mélangé à l’avoine. Mais toutefois, s’il y a quelque ulcère apparente, le vendeur de mauvaise foi introduira dans la cavité nasale, une épine, un brin de paille et vous dira que la plaie que vous apercevez est due à l’introduction de ces corps étrangers, et qu’il vous promet la plus prompte des guéri-