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CHAPITRE PREMIER

Moyens employés avant la vente et en préparation.


Les marchands de chevaux ont incontestablement le talent d’exceller à mettre les chevaux en Bonne Condition, à les refaire, en vue de la vente.

Dès qu’il leur arrive un convoi de chevaux Anglais, tirés le plus souvent du Limousin ou de Normandie ; de Normands venus en droite ligne d’Allemagne ; de Bretons sortis du Dauphiné, etc. ; ils calfeutrent quelque temps les moins prêts dans des box ou des écuries obscures ; les plus impotents sont relégués dans une infirmerie clandestine située au bout de la ville ou à la campagne, loin des yeux indiscrets : là, ils les bourrent de toutes sortes de farineux, de grains cuits, comme s’il s’agissait de les préparer à un concours d’animaux de boucherie ; et bientôt l’orge, le seigle, les fèves, les masches, ont recouvert de pelotes d’une graisse molle, les côtes et toutes les parties du squelette en proéminence.

Pour mieux pousser à la graisse, certains ne craignent pas d’employer des substances médicamenteuses dont les fâcheux effets se