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auguste comte

mie, en physique, en chimie, en physiologie même, en ce sens que chacun trouverait absurde de ne pas croire de confiance aux principes établis dans ces sciences par des hommes compétents. S’il en est autrement en politique, c’est uniquement parce que, les anciens principes étant tombés et les nouveaux n’étant point encore formés, il n’y a point encore, à proprement parler, de principes établis ». Établir des principes politiques nouveaux, et les établir de manière qu’ils soient inébranlables, c’est-à-dire les fonder sur les mêmes bases qui supportent les sciences inébranlées, voilà le projet que roulait ce cerveau de vingt-quatre ans quand il méditait son « Plan des travaux scientifiques nécessaires pour réorganiser la société ».

« Pour réorganiser », c’était son idée principale : il se marquait ainsi son but.

« Les travaux scientifiques » étaient « nécessaires » : il marquait son moyen et le définissait.

Ce mot de scientifique est à prendre dans un sens strict. L’astronomie, la physique, la chimie, la physiologie cherchent et trouvent les lois des apparences[1] qu’elles étudient : il faut examiner comment elles s’y prennent pour cela, et, cette étude faite, fonder

  1. Comte disait des phénomènes. On a traduit ici le terme grec par son équivalent littéral français, pour faire sentir à quel point cette doctrine, affirmative et positive comme la science, imite la circonspection de la science, et n’affirme des choses que ce qui en apparaît.