révolutionnaire tant que le formulaire de la révolution avait servi ses intérêts sur le continent : elle a dévoilé ses principes et confessé le véritable secret de sa fortune quand elle a vu les avantages qu’elle pourrait avoir à tailler un drapeau dans la vieille maxime : « être dur ». Ce n’est pas l’avènement d’un cabinet libéral à la surface du pouvoir qui a pu dévier ces tendances profondes. Ce cabinet s’est montré aussi patriote, aussi militariste et plus royaliste que son prédécesseur[1]. L’Angle-
- ↑ Il n’est ici question que du fond des choses, sans parler
de leur étiquette. Les grandes élections libérales ont
eu lieu en 1906. Or, de 1905 à 1910, la marine anglaise
eut à sa tête lord Fisher, premier lord de l’amirauté.
Lord Fisher est « le père des Dreadnoughts », dont le premier
type a été mis en chantier dès 1905. Il a réorganisé
l’escadre de réserve, qui, désormais, garde en tout
temps ses équipages à effectifs réduits, prêts à encadrer
l’armée de seconde ligne. Il a désarmé tous les bâtiments
vieillis, afin de ne compter que sur de véritables unités de
combat. Enfin, la flotte anglaise, naguère dispersée sur
toutes les mers, notamment en Méditerranée, est concentrée
dans la mer du Nord (Home Fleet). Ce résumé de
l’œuvre de lord Fisher, emprunté au Times par le Temps
du 27 janvier 1910, est complété par ce tableau du nombre
des bâtiments anglais en 1904 et en 1910 :
Cuirassés Croiseurs de 1re classe Petits croiseurs Contre-torpilleurs Torpilleurs Sous-marins — — — — — — 1904 16 13 30 24 16 0 1910 44 37 58 121 88 59 Le Temps ajoute : « Il ne faudrait pas en conclure néanmoins que les unionistes soient désormais satisfaits de l’état présent des constructions navales. Nul doute que la discussion des crédits de la marine ne soulève cette année au Parlement des orages aussi violents pour le moins que ceux de l’année dernière. »