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IV

LE TANGANYKA

La baie de Burton
Baraka, 25 novembre.

Le lac Tanganyka est plus grand mais moins beau qu’un lac suisse ou italien et les montagnes qui l’entourent sont assez hautes, mais n’ont rien qui ressemble aux glaciers des Alpes ; les différents ports que nous avons touchés, Kigoma Usumbura, Uvira sont des centres de colonisation à leurs débuts, et comparables à Dire-Dawa en Ethiopie, mais les hôtels qui recueillent les voyageurs du chemin de fer franco-éthiopien sur la ligne de Djibouti à Addis sont très supérieurs à ceux qu’on rencontre dans cette partie-ci du Congo, et les Grecs qui en sont les tenanciers, feraient bien d’aller prendre quelques leçons chez leurs compatriotes établis en Abyssinie.

Le trafic sur le Tanganyka est assuré dans la partie sud du lac par une Compagnie anglaise, dans le nord par la Cie des Grands Lacs, dont le groupe Empain tient la direction. Quand on dit que le trafic est assuré, c’est pour le moins une exagération, car si nous n’avons pu juger de la manière dont la Cie Anglaise s’acquitte de sa tâche dans la partie du lac qui lui est réservée, nous avons expérimenté l’insuffisance absolue des moyens de transport de la Cie des Grands Lacs. Au moment de notre arrivée son grand bateau, le Baron Dhanis ayant eu une chaudière éclatée, la Compagnie ne disposait que d’un mauvais sabot,