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chasses et voyages au congo

avons vus précédemment ; il paraît que ce sont des Nomades de la rivière ; d’ailleurs au fur et à mesure que nous descendons le grand fleuve on nous citera des noms de tribus en si grand nombre, qu’il est impossible de les retenir tous, et seuls quelques-uns dont les coutumes m’ont particulièrement frappé, me sont restés dans la mémoire. À Bangi, que nous atteignons à trois heures, et où nous passons la nuit sur la Lomami affluent qui vient du Sud et se jette à l’Ouest du Congo, nous voyons les Topocke, ces indigènes qui se font des tatouages en relief qui ont l’air de bourrelets sur les épaules.


7 avril.

Nous poursuivons notre voyage jusqu’à Basoko sur l’Aruwimie autre affluent du Congo qui venant du Nord-Est, rejoint le Grand Fleuve à droite et nous y faisons escale jusqu’à demain. On nous dit que trois races sont ici en présence : les Mobango ; les Wangelema, les Basoko : c’est le Père de la Mission qui nous donne ces détails, mais il n’a pas l’air d’apprécier plus les uns que les autres de ces enfants récalcitrants, et à l’aspect délabré de l’église qui tombe en ruines, on voit que les Scheutistes, ici tout au moins, n’ont pas réussi dans l’œuvre civilisatrice qu’ils ont entreprise.

Un fortin qu’on nous montre rappelle que Basoko a appartenu aux Arabes, mais ils ne purent jamais dépasser cette limite et furent arrêtés dans leur désir d’expansion par la campagne que le Cl Chaltin dirigea contre eux et qui amena la fin de leur puissance au Congo.

Basoko me laisse encore le souvenir de l’un des plus beaux couchers de soleil que j’ai jamais vus, et pourtant au cours de mes nombreux voyages, j’ai assisté déjà bien souvent à des féeries de lumière du même genre. Je pense aux soirées sur l’Aguedal, alors que le soleil disparaissant, teintait de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel les cimes blanches de l’Atlas, se reflétant mille fois dans les eaux du bassin au bord duquel nous étions arrêtés, puis à ces inoubliables cré-