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saire pour actionner toutes les machines et fournir l’éclairage dans toute la région.

Un peu plus loin on nous montre encore en action une machine à draguer, pour approfondir le lit de la rivière, passablement ensablé à cet endroit, qui est en même temps celui de la deuxième centrale qu’on veut y établir. Cette machine à draguer, récemment installée procure à la Société une énorme économie de main-d’œuvre, car en un jour elle retire de la rivière 400 m. de pierres et de sable avec l’assistance de cinquante noirs surveillés par deux blancs, alors qu’auparavant il fallait employer deux cent noirs pour effectuer le même travail.

Pour terminer cette journée déjà si remplie, nous allons encore voir la plantation de M. Puffet et à quelques kilomètres de là la Mission de Bunia où nous ne nous attardons pas, mais qui par la dimension de ses bâtiments et l’étendue de ses jardins nous fait juger de toute son importance.


Vendredi 1er mars.

Nous disons adieu à M. de B. et quittons Bambou a 8 heures du matin ; la vallée en-dessous de nous est encore plongée dans le brouillard, mais le soleil luit gaîment au-dessus des nuages blancs, qui tels un tortillard se traînent au flanc des coteaux. Notre camion redescend à vive allure la route en spirales, qui descend sur Kilo que nous saluons une dernière fois au passage, et bientôt nous nous engageons dans une voie plus étroite, et une montée tortueuse, qui en moins de deux heures nous mène au col qui dépasse les 1.500 mètres d’altitude. Peu après, au kilomètre 22 sur la route de Djugu nous traversons un vol de sauterelles, le, premier que je vois en Afrique et qui est assez curieux à observer ; tout-à-coup le ciel s’obscurcit, et avançant dans une buée opaque on est entouré de tous côtés par d’énormes sauterelles vertes, les mêmes d’ailleurs qu’on trouve dans les prairies chez nous ; elles s’aplatissent sur la glace de l’auto de telle façon qu’on n’y voit plus clair, elles enva-