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chasses et voyages au congo

gereux ; une demi-heure plus tard ayant retrouvé le troupeau, je tue un bœuf sauvage (buffle roux) en cornes en demi-lune, car il y a ici toute la gamme des croisements, depuis celui dont je viens d’abattre un exemplaire, jusqu’aux grand buffle noir du Cap. Mais la nuit survenant, je dois, renoncer à ramener ma victime au camp le même soir.


19 décembre.

Je retourne sur le terrain emmenant ma femme, qui espère avoir également l’occasion de faire le coup de feu, car on nous a promis de nous conduire à un endroit où soi-disant, il y a des bubales. Arrivés à l’endroit où la veille j’ai rencontré des buffles, je voie de nouveau un troupeau qui se faufile dans les herbes, et m’approchant, j’ai la chance de pouvoir encore tirer sur l’un d’eux ; au passage du troupeau, je l’ai fait rouler, puis tout a disparu et déjà je croyais avoir manqué la bête, quand une large traînée de sang bientôt découverte, vint nous convaincre qu’elle avait été mortellement blessée. Alors avec précaution, nous nous mîmes à la suivre, car il est toujours dangereux de poursuivre un buffle blessé. À pas comptés, et inspectant chaque touffe que nous laissions derrière nous, croyant à tout moment en voir surgir menaçante notre victime, nous escaladions une termitière après l’autre, pour inspecter les alentours. La poursuite est toujours émotionnante dans ces herbes touffues, hautes d’1 m. 50 à 2 m. où le buffle mort ou vivant, tombé ou agenouillé, disparaît entièrement. On ne distingue pas même de creux dans cette mer d’herbages, et seuls les oiseaux à buffles qui mangent les insectes parasites sur le dos des buffles, viennent en se posant, vous indiquer l’endroit où la bête est cachée. Arrivés à quelques mètres de là, on fait grimper l’un des noirs sur un arbre, pour repérer la place exacte où se trouve l’animal blessé, il se met à lancer des mottes de terre dans le trou d’herbes pour se rendre compte si « cela bouge encore ». Alors quand rien ne semble plus bouger, on s’approche à