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L’ONCLE.

Il faut vous en rapporter alors à ceux qui voient. Elle avait très bonne mine cette après-midi. Elle dort profondément, et nous n’allons pas empoisonner la première bonne soirée que le hasard nous donne… Il me semble que nous avons le droit de nous reposer, et même de rire un peu, sans avoir peur, ce soir.

LE PÈRE.

C’est vrai, c’est la première fois que je me sens chez moi, au milieu des miens, depuis cet accouchement terrible.

L’ONCLE.

Une fois que la maladie est entrée dans une maison, on dirait qu’il y a un étranger dans la famille.

LE PÈRE.

Mais alors, on voit aussi qu’en dehors de la famille, il ne faut compter sur personne.

L’ONCLE.

Vous avez bien raison.

L’AÏEUL.

Pourquoi n’ai-je pu voir ma pauvre fille aujourd’hui ?

L’ONCLE.

Vous savez bien que le médecin l’a défendu.