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NOTRE DEVOIR SOCIAL

des ordres religieux qui cultivèrent expressément la pauvreté, c’est peut-être le seul qui n’ait jamais été entièrement rempli. Il importe donc, en s’occupant de nos devoirs subsidiaires, de ne point oublier que l’essentiel est sciemment éludé. Que cette vérité nous domine. Souvenons-nous que nous parlons dans son ombre, et que nos pas les plus hardis, les plus extrêmes, ne nous conduiront jamais au point où il faudrait que nous fussions d’abord.

Puisqu’il paraît qu’il s’agit là d’une impossibilité absolue autour de laquelle il est oiseux de s’étonner encore, acceptons la nature humaine telle qu’elle s’offre. Cherchons donc sur d’autres routes que la seule directe, — n’ayant pas la force de la parcourir, — ce qui, en attendant cette force, peut nourrir notre conscience. Il y a ainsi, pour ne plus parler de la grande, deux ou trois questions