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LE PARDON DES INJURES

Il n’est pas inutile d’interroger de temps à autre le sens de certains mots qui couvrent d’un vêtement invariable des sentiments qui se sont transformés.

Le mot pardonner, par exemple, qui paraît, au premier abord, l’un des plus beaux de la langue, a-t-il encore, eut-il jamais le sens d’amnistie presque divine que nous lui accordons ? N’est-il pas un de ces termes qui montrent le mieux la bonne volonté des hommes, puisqu’il renferme un idéal qui ne fut jamais réalisé ? — Quand nous disons