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ÉLOGE DE LA BOXE

En attendant, l’étude de la boxe nous donne d’excellentes leçons d’humilité et jette sur la déchéance de quelques-uns de nos instincts les plus précieux une lumière assez inquiétante. Nous nous apercevons bientôt qu’en tout ce qui concerne l’usage de nos membres, l’agilité, l’adresse, la force musculaire, la résistance à la douleur, nous sommes tombés au dernier rang des mammifères ou des batraciens. À ce point de vue, dans une hiérarchie bien comprise, nous aurions droit à une modeste place entre la grenouille et le mouton. Le coup de pied du cheval de même que le coup de corne du taureau ou le coup de dent du chien sont mécaniquement et anatomiquement imperfectibles. Il serait impossible d’améliorer, par les plus savantes leçons, l’usage instinctif de leurs armes naturelles. Mais nous, les « homi-