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L’INQUIÉTUDE DE NOTRE MORALE

tionne dans le vide. Et c’est ainsi que dans les domaines où les résultats de cette division sont le plus visibles nous constatons qu’en général l’œuvre de la vieillesse ne vaut pas celle de la jeunesse ou de l’âge mûr, qui cependant a bien moins d’expérience et sait bien moins de choses, mais n’a pas encore étouffé les mystérieuses forces étrangères à l’intelligence.

XVIII

Si l’on nous demande maintenant quels sont enfin les préceptes de cette haute morale dont nous avons parlé sans la définir, nous répondrons qu’elle suppose un état d’âme ou de cœur plutôt qu’un code de préceptes strictement formulés. Ce qui constitue son essence, c’est la sincère et forte volonté de former en nous un puissant idéal de justice et d’amour qui s’élève toujours au-dessus de celui qu’élaborent les