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Raoul interrogeait du regard le notaire, qui répondit :

« Vous savez donc qu’il s’est passé quelque chose de nouveau ?

— J’ai tout lieu de supposer, mon cher maître, que la question que je vous ai posée, dans votre étude, a reçu une solution.

— Grâce à vous, sans doute, dit le notaire, et je me demande par quel sortilège. Toujours est-il que, conformément aux intentions qu’il m’avait souvent exprimées, M. Montessieux a laissé un testament, et les conditions dans lesquelles nous le retrouvons ne font qu’augmenter ma surprise.

— Par conséquent, je ne me suis pas trompé en supposant qu’il y avait corrélation entre les dispositions de ce testament et les incidents qui entourent le crime mystérieux dont M. Guercin a été victime ?

— Je l’ignore. Ce que je sais, c’est que vous avez bien fait de venir me voir au nom de Mlle  Montessieux. Lorsque je reçus, il y a quelques jours, la lettre déconcertante que vous m’avez envoyée, j’étais tenu, malgré l’impossibilité de l’hypothèse, de la vérifier.

— Ce n’était pas une hypothèse, dit Raoul.

— C’en était une pour moi, et tout à fait inadmissible. Voici votre lettre : “Maître Bernard, le testament de M. Montessieux se trouve dans le dossier même qui est marqué à son nom dans votre étude. Je vous prierai d’en prévenir vos deux clientes, dont suit l’adresse actuelle.” En toute autre circonstance, j’aurais jeté cette lettre au feu. Au lieu de cela, j’ai cherché…

— Et le résultat ? »

Maître Bernard tira de sa serviette une enveloppe assez grande, d’un blanc ivoire sali par le temps et par les contacts. Tout de suite, Catherine s’écria :