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— Qui donc es-tu ?

— Comment ! tu ne me remets pas ?

— J’avoue, vieux copain, que jusqu’ici…

— Béchoux… Théodore Béchoux… »

Raoul d’Avenac réprima un mouvement et déclara :

« Connais pas. »

La voix protesta :

« Mais si !… Béchoux, le policier… Béchoux, le brigadier de la Sûreté…

— Oh ! je te connais de réputation, mais je n’ai jamais eu le plaisir…

— Tu blagues, voyons ! Nous avons fait assez de campagnes ensemble ! La partie de baccara ? L’homme aux dents d’or ? Les douze Africaines ?… autant de triomphes… remportés en commun…

— Tu dois te tromper. Avec qui donc crois-tu avoir l’honneur de communiquer ?

— Avec toi, parbleu !

— Qui, moi ?

— Le vicomte Raoul d’Avenac.

— C’est en effet mon nom. Mais je t’assure que Raoul d’Avenac ne te connaît pas.

— Peut-être, mais Raoul d’Avenac me connaissait quand il portait d’autres noms.

— Bigre ! Précise.

— Eh bien, Jim Barnett, par exemple, le Barnett de l’Agence Barnett et Cie. Et puis Jean D’Enneris, le d’Enneris de La Demeure mystérieuse. Et puis dois-je citer ton véritable nom ?

— Vas-y. Je n’en rougis pas. Au contraire.

— Arsène Lupin.

— À la bonne heure ! Nous sommes d’accord, et la situation est nette. C’est, en effet, sous cette appellation que je suis le plus honorablement connu. Et alors, mon vieil ami, qu’est-ce que tu veux ?

— Ton assistance, et tout de suite.