Page:Maurice Leblanc - La Barre-y-va.djvu/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui servaient jadis de niches aux pigeons avaient été bouchés avec du ciment. Une partie du toit manquait, et le faîte des murs s’effritait.

Ils entrèrent. La lumière tombait d’en haut, entre les poutres du toit, sur lesquelles il n’y avait presque plus d’ardoises. Le sol était boueux et jonché de débris, avec des flaques d’eau noire.

« Vous avez visité et fouillé, monsieur Béchoux ? demanda M. Vertillet.

— Oui, monsieur le juge d’instruction, riposta le brigadier d’un ton qui signifiait que la visite et que les fouilles avaient été pratiquées comme personne n’aurait pu le faire à sa place. Oui, monsieur, et il me fut facile, au premier coup d’œil, de voir que l’assassin n’était pas dans la partie visible qui s’étend devant nous. Mais, ayant interrogé Mme  Guercin, j’appris qu’elle se souvenait de l’existence d’un étage inférieur, où, tout enfant, elle descendait par une échelle, avec son grand-père. Aussitôt, ne voulant pas que l’on touchât à rien d’essentiel, je donnai l’ordre à M. Arnold de courir à bicyclette et de prévenir un médecin de Lillebonne ainsi que la gendarmerie. Et, tandis que Mme  Guercin priait près de son mari, et que Charlotte allait chercher des couvertures pour l’étendre et un drap pour le recouvrir, je commençai mes investigations.

— Seul ?

— Seul, dit Béchoux, et ce mot prit dans sa bouche autant d’ampleur que si Béchoux avait représenté — et avec quelle autorité ! — toutes les forces de la police et toutes les puissances de la justice.

— Et ce fut long ?

— Ce fut bref, monsieur le juge d’instruction. Tout d’abord, par terre, dans cette flaque d’eau, je découvris l’arme qui avait servi au crime. Un browning à sept coups. Vous l’y voyez à la même