Page:Maupassant Bel-ami.djvu/222

Cette page a été validée par deux contributeurs.

froid murmura, avec un soupir de délivrance : « Ça a été moins long que je n’aurais cru. »

Lorsque fut dissipé le premier étonnement, après les
premières larmes versées, on s’occupa de tous les soins et de toutes les démarches que réclame un mort. Duroy courut jusqu’à la nuit.

Il avait grand’faim en rentrant. Mme Forestier mangea quelque peu ; puis ils s’installèrent tous deux dans la chambre funèbre pour veiller le corps.

Deux bougies brûlaient sur la table de nuit à côté d’une assiette où trempait une branche de mimosa dans un peu d’eau, car on n’avait point trouvé le rameau de buis nécessaire.

Ils étaient seuls, le jeune homme et la jeune femme, auprès de lui, qui n’était plus. Ils demeuraient sans parler, pensant, et le regardant.

Mais Georges, que l’ombre inquiétait auprès de ce cadavre, le contemplait obstinément. Son œil et son esprit attirés, fascinés, par ce visage décharné que la lu-