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VA T’ASSEOIR !



Quel triste métier, vraiment, que celui d’homme politique !

Je ne veux point parler, bien entendu, des saltimbanques de la chose, de ceux qui font uniquement du trapèze avec les élections. Ceux-là ne sont jamais à plaindre, quoi qu’il arrive, et ils forment assurément la grosse majorité des Parlements.

Petits journalistes sans talent, petits avocats sans murs et sans veuves, petits médecins sans moribonds, ils demandent à un métier facile d’escamoteur le pain que ne donnent point aux avortés les professions naturelles. Le procédé est commode. Dès qu’ils se sentent impuissants dans les fonctions normales que remplissent les simples bourgeois, ils se mettent à crier, d’une voix claire et retentissante : « Vive le peuple ! »