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JEAN DE SERVIGNY.

Je vous suivrai partout où vous me direz d’aller, mam’zelle.

YVETTE.

Eh bien ! Muscade, je vous nomme général en chef.

LÉON SAVAL.

Pourquoi donc Mlle Yvette appelle-t-elle toujours mon ami Servigny « Muscade ».

YVETTE.

C’est parce qu’il vous glisse toujours dans la main, monsieur. On croit le tenir, on ne l’a jamais.

LA MARQUISE, indolente, à Saval.

Elle est très drôle avec eux, mais si folle. J’ai beau faire, je ne puis la rendre sérieuse. Et puis le duc l’excite à commettre un tas d’imprudences, il me la gâte, et on finira par prendre mauvaise opinion d’elle.

JEAN DE SERVIGNY, souriant.

Oh ! marquise, c’est impossible, avec l’éducation et l’exemple que vous lui donnez !

YVETTE.

Maman, laisse-le tranquille, c’est le plus amusant de tous.

JEAN DE SERVIGNY.

Merci, mam’zelle, pour la comparaison.

YVETTE.

Il faudra que nous enrégimentions M. Saval.

LÉON SAVAL.

Dans quel régiment, mademoiselle ?