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saveur de coquinerie étrangère, avec le mystère de leur existence passée… passée peut-être à moitié dans une maison de correction. Ce sont aussi des conquérantes, des rapaces, de vraies femelles d’oiseaux de proie. Je les adore.

LÉON SAVAL.

Pas de Français dans cette maison ?

JEAN DE SERVIGNY.

Mais si, beaucoup au contraire, et ce qu’il y a de mieux puisque nous y allons.

LÉON SAVAL.

Les autres, comment sont-ils ?

JEAN DE SERVIGNY.

Très bien. Des généraux, des sénateurs, des hommes du monde, des artistes, de tout. C’est un monde étonnant où toutes les femmes ont des filles, ce qui remplace un contrat de mariage, pour l’œil.

LÉON SAVAL.

Des filles. De vraies jeunes filles ?

JEAN DE SERVIGNY.

Oui, mon cher, et pourquoi pas ? Elles en ont comme d’autres, ces femmes-là : et elles les marient quand elles peuvent. Celle de la marquise est délicieuse.

LÉON SAVAL.

La fille de la marquise ?

JEAN DE SERVIGNY.

Oui, Yvette. Une merveille, grande, magnifique, mûre à