PETITPRÉ.
Quant à moi, je pense...
MADAME DE RONCHARD, l’interrompant.
Mon opinion, à moi, voulez-vous que je vous la dise ? C’est qu’on nous prépare quelque chose ; qu’on veut nous mettre dedans, comme on dit.
PETITPRÉ.
Mais pourquoi ? Dans quel intérêt ? M. Jean Martinel est un honnête homme, il aime ma fille. Léon, dont j’apprécie le jugement, bien qu’il soit mon fils...
LÉON.
Merci, papa !
PETITPRÉ.
... Léon a pour lui autant d’estime que d’amitié. Quant à l’oncle...
MADAME DE RONCHARD.
Ne parlons pas d’eux, si tu veux. C’est cette femme qui est en train de nous mettre dedans. Elle a joué quelque comédie et elle a choisi aujourd’hui pour le dénouement. C’est son coup de théâtre, son coup du traître...
LÉON.
Comme à l’Ambigu.
MADAME DE RONCHARD.
Ne ris pas. Je les connais, ces femmes-là. J’en ai assez souffert.