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MUSOTTE.

Ton devoir, c’est elle, ou lui ?


JEAN.

C’est lui.


MUSOTTE.

Jean, écoute ! Quand je ne serai plus, demande-lui de ma part, à ta femme, de la part d’une morte, de l’adopter, ce petit ; de l’aimer, comme j’aurais fait ; d’être sa maman, à ma place. Si elle est tendre et bonne, elle consentira. Dis-lui comme tu m’as vue souffrir, que ma dernière prière, ma dernière supplication sur la terre ont été pour elle. Le feras-tu ?


JEAN.

Je te promets que je le ferai.


MUSOTTE.

Oh ! merci, merci ! Je n’ai plus peur de rien ; mon pauvre petit est sauvé, je suis heureuse, je suis tranquille. Ah ! comme je suis calmée !... Tu ne sais pas, je l’ai appelé Jean, comme toi... Ça ne te contrarie pas, dis ?


JEAN, pleurant.

Mais non !


MUSOTTE.

Tu pleures, tu m’aimes encore un peu, merci, Jean... merci... Ah ! si je ne mourais pas ! C’est possible pourtant, je vais mieux depuis que tu es ici, depuis que tu m’as promis tout ce que tu viens de me promettre,