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musotte

à ce qu’a fait mon beau-frère, de sa propre impulsion d’ailleurs, et je l’en estime davantage.


Petitpré, allant à Léon.

C’est moi qui devais être consulté et non toi. Si l’action est au fond excusable, le manque d’égards est absolu, impardonnable.

Madame de Ronchard

Un scandale !

Léon, à son père.

Oui, il eût mieux valu te consulter, mais l’urgence ne le permettait pas. Tu aurais discuté, toi ; ma tante aurait discuté, nous aurions tous discuté, toute la nuit ; et en certains cas il ne faut pas perdre les secondes. Le silence était indispensable, jusqu’au retour de Jean. Il ne vous cachera rien, et tu jugeras, je l’espère, comme j’ai jugé moi-même.

Madame de Ronchard Mais cette lettre ? De qui venait-elle, cette lettre ?

Martiel.

Je peux vous le dire, c’est d’un médecin.

Madame de Ronchard

D’un médecin… d’un médecin… mais alors, il y avait un malade !… et c’est auprès d’un malade qu’il la fait venir… Quel malade ? Ah ! je parie que c’est cette femme, son ancienne, qui lui joue ce tour-là