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Que faire ? Sur l’avis du ministre des affaires étrangères, le prince entama des négociations avec le gouvernement français pour obtenir le prêt d’un coupeur de têtes avec son appareil.

De longues délibérations eurent lieu au ministère à Paris. On répondit enfin en envoyant la note des frais pour déplacement des bois et du praticien. Le tout montait à 16000 francs.

Sa Majesté Monégasque songea que l’opération lui coûterait bien cher ; l’assassin ne valait certes pas ce prix : 16000 francs pour le cou d’un drôle ! Ah ! mais non.

On adressa alors la même demande au gouvernement italien. Un roi, un frère ne se montrerait pas sans doute si exigeant qu’une république.

Le gouvernement italien envoya un mémoire qui montait à 12000 francs.

12000 francs ! Il faudrait prélever un impôt nouveau, un impôt de 2 francs par tête d’habitant. Cela suffirait pour amener des troubles inconnus dans l’État.

On songea à faire décapiter le gueux par un