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en mesurant bien exactement les proportions de vin et d’eau qu’il mélangeait.

Il gouvernait aussi les nourritures du duc, mais avec une négligence visible. Le client, d’ailleurs, ne tenait aucun compte de ses avis, dévorait tout avec une voracité bestiale, buvait à chaque repas deux carafes de vin pur, puis allait s’abattre sur une chaise, à l’air, devant la porte de l’hôtel, et se mettait à geindre de peine en se lamentant sur ses digestions.

Après le premier dîner, le docteur Mazelli, qui avait jugé et pesé tout son monde d’un coup d’œil, alla rejoindre, sur la terrasse du Casino, Gontran qui fumait un cigare, se nomma et se mit à causer.

Au bout d’une heure, ils étaient intimes. Le lendemain, à la sortie du bain, il se fit présenter à Christiane dont il gagna la sympathie en dix minutes de conversation, et la mit en relations le jour même avec la duchesse, qui n’aimait point non plus la solitude.

Il veillait à tout dans la maison des Espagnols, donnait au chef d’excellents conseils sur la cuisine, à la femme de chambre des avis précieux sur l’hygiène de la tête pour conserver aux cheveux de sa maîtresse leur brillant, leur nuance superbe et leur abondance, au cocher des renseignements fort utiles de médecine vétérinaire, et il savait rendre les heures courtes et légères, inventer des distractions, trouver dans les hôtels des connaissances de passage toujours choisies avec discernement.