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qu’ils purent la voir, sa haute silhouette qui s’en allait, qui diminuait, qui semblait s’enfoncer dans la verdure des terres.


Quand ils quittèrent la caserne, la semaine d’après, Jean dit à Luc :

— Faut-il pas li acheter qué que chose de bon ?

Et ils demeurèrent fort embarrassés devant le problème d’une friandise à choisir pour la fille à la vache.

Luc opinait pour un morceau d’andouille, mais Jean préférait des berlingots, car il aimait les sucreries. Son avis l’emporta et ils prirent, chez un épicier, pour deux sous de bonbons blanc et rouge.

Ils déjeunèrent plus vite que de coutume, agités par l’attente.

Jean l’aperçut le premier : « La v’là », dit-il. Luc reprit : « Oui. La v’là. »

Elle riait de loin en les voyant, elle cria : — Ça va-t-il comme vous voulez ? Ils répondirent ensemble :