— Je dis : Vous êtes à jeun.
— Comment ça ?
— Quand on est à jeun, on a faim, et quand on a faim, on se décide à manger des choses qu’on n’aimerait point à un autre moment. Je suis le plat… négligé jadis que vous ne seriez pas fâché de vous mettre sous la dent… ce soir.
— Oh ! Marguerite ! Qui vous a appris à parler comme ça ?
— Vous ! Voyons : depuis votre rupture avec madame de Servy, vous avez eu, à ma connaissance, quatre maîtresses, des cocottes celles-là, des artistes, dans leur partie. Alors, comment voulez-vous que j’explique autrement que par un jeûne momentané vos… velléités de ce soir.
— Je serai franc et brutal, sans politesse. Je suis redevenu amoureux de vous. Pour de vrai, très fort. Voilà.
— Tiens, tiens. Alors vous voudriez… recommencer ?
— Oui, Madame.